Restez-là, tout près de moi.
J’ai beaucoup écrit le mot amour sans l’avoir jamais prononcé que sur la scène et il me semble que je pourrais vous le dire à l’infini, mais je sais déjà que ce serait une fatale erreur.
Vous l’écrire, oui, vous le dire, non. Il est étrange de constater qu’à force de le prononcer, on finisse par lui donner une sonorité glaçante. L’amour ainsi nommé sans fin n’est plus qu’un vide avec seulement une enveloppe autour, le mot lui-même.
Bernard Giraudeau, Cher amour (2009)
Editions Métailé (p.243)
CQFD … 😉
C’est là le propre des mots trop souvent prononcés, parfois sans y trop penser, et qui perdent à force d’être répétés, toute leur signification profonde. Bravo Bernard, une fois de plus…