Ce soir là, au bras du mec le plus sexy du coin, j’ai le sentiment d’être exhibée comme un trophée.
Situation certes discutable pour qui se veut indocile mais qu’importe quand la délectation fait office de psychotrope. La droiture de sa démarche n’est rien en comparaison du sourire triomphant qu’il affiche, me serrant contre lui. Un instant, je goûte la saveur d’une folle hypothèse de vie avec ce généreux et très convoité extraverti, qui enflamme les nuits.
Et puis très vite la réalité reprend le dessus. Ai-je déjà aperçu la couleur de ses yeux à la lumière zénithale, depuis que nous nous voyons ?
Dégrisée par le Jour, la Nuit m’enveloppe toute entière.
Nicolas Messyasz – Esquive – 12 juin 2007
En effet, pour de vagues et respectueuses considérations, j’avais mis sur la touche, à contre cœur, cet autre charmant mais impénétrable ténébreux. Dans le sillage de son regard accrocheur, promettant monts et merveilles, j’avais senti cent fois le vent relatif sur mon visage, le vide sous mes semelles et le sable entre mes orteils.
Un taciturne qui ne connaissait rien à l’indécision, plutôt du genre qui prend, sans demander la permission. Ce qui, en principe, n’est pas pour me déplaire. Sauf qu’un peu tardivement, se dévoila une officielle raison pour laquelle, lui, n’offrait que ses jours.
Voici en substance le décor d’une rivalité tout en ‘ombre et lumière’ qui existait avant moi, qui ne cessa d’enfler sous mes yeux et qui se poursuivit bien après que je me sois évaporée.
Le plus solaire n’était pas celui que l’on croit.
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