Alors moi qui, depuis mon enfance, vivais au jour le jour, ayant reçu d’ailleurs de moi-même et des autres une impression définitive, je m’aperçus pour la première fois, d’après les métamorphoses qui s’étaient produites dans tous ces gens, du temps qui avait passé pour eux, ce qui me bouleversa par la révélation qu’il avait passé aussi pour moi. Et, indifférente en elle-même, leur vieillesse me désolait en m’avertissant des approches de la mienne.
Marcel Proust – A la recherche du temps perdu
[…] je m’aperçois à l’instant même que Marcel Proust a déjà abordé mille fois mieux que moi cette délicate question du temps qui passe pour les autres […]
Passé la petite enfance, lorsque des êtres
proches ne sont plus, on se rend compte de la relativité de la vie, mais c’est lorsque l’on perd
ses parents qui sont les remparts du temps, que
l’on devient soi-même le rempart que l’on prend
conscience que le temps passe très et trop vite.