Les lectures de mer sont classiques
sur un voilier de presque 12m.
Mais, c’est au détour des pages d’un ordinaire Voiles & Voiliers, que je découvre un caractère libre, entreprenant et discret : Nicole van de Kerchove, née en 1945, destinée à une belle carrière de pianiste.
Elle commence à naviguer à 15 ans et c’est à 22 ans qu’elle rencontre Bernard Moitessier, avec qui se construira une longue amitié.
Son petit cotre en acier de neuf mètres, Esquilo est mis à l’eau pour ses 23 ans.
Préparée pour un voyage de 4 mois vers les Antilles, elle reviendra en Europe, en 1975, 7 ans après la Martinique, le canal de Panamá suivant des aller-retour, les iles Galápagos en solitaire, Tahiti où elle se marie avec Don Nealey et donne naissance à Sabrina.
Au fil des Alizés, Samoa, Fidji, Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, les îles Kermadec, cap de Bonne-Espérance, l’île de Sainte-Hélène, les Antilles, et les Açores.
Le récit de cette aventure y est décrit dans « Sept fois le tour du soleil ».
On peut lire au verso : «C’est la première fois qu’une femme se lance dans le tour du monde à la voile toute seule sans y être plus ou moins entrainée par son mari ».
Quelque part dans ces pages, elle écrit : « Je regardais la mer, toute cette étendue sans frontières, sans routes tracées… Mieux que des phrases, c’était devant mes yeux la définition du mot « liberté ». Un de ces mots que je redoute. Un mot vaniteux qui veut définir à lui seul quelque chose de si grand, de si beau, quelque chose dont l’existence même me semble douteuse. Avec un bateau je pourrais partir… Et voila le rêve qui reprend le galop…«
En 1976, nait Kevin. Nicole van de Kerchove s’installe à Belle Fontaine en Bretagne. Un peu plus tard, elle part avec ses 2 enfants à bord de Malicorne, un ketch de 14 mètres, qui les conduira notamment au Portugal, au Maroc, au Cap-Vert et au Brésil. Elle revient en France, mère d’une petite fille, Kim.
En 1995, Nicole van de Kerchove entend démontrer que des naufragés pourraient rallier une terre ou des routes de navigation, par la traction de cerfs-volant, en traversant l’Atlantique sur un JOD24 sans voile.
Elle effectue également des convoyages de bateau avec ses enfants au Vietnam, en mer de Chine, à Java ou aux Seychelles. Avec Marins sans Frontières, elle participe aussi à une mission humanitaire de deux ans en Haiti.
Kim a 14 ans (1999), quand elles partent pour la première fois en Patagonie, à bord d’Esquilo, rénové. Elle en feront un film L’air de rien, réalisé par Stéphanie Brabant, produit par France 3/Thalassa, pour lequel elle reçoit le prix Alain Bombard par le jury des Ecrans de l’Aventure de Dijon, en 2004.
Nicole alterne les départs et les retours à terre. Elle nourrit sa passion du piano et donne des cours. Elle se rend disponible pour veiller, 2 mois durant, sur le voilier d’exploration polaire Vagabond, hivernant au Spitzberg en 2006, avant de repartir pour la Patagonie.
Patrice LANOY, ami, écrit :
Ses voyages prennent fin, le 21 février 2008, en Terre de Feu, d’une brutale embolie pulmonaire lors d’une randonnée sur l’île de Navarino, avec son compagnon, Roger Fisset et des amis.
« Sept fois le tour du soleil » réédité …
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Hommage autour d’Esquilo
La Guilde
Vidéo : l’hommage de Thalassa du 28 mars (par Stéphanie Brabant) (12′)
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