A la suite de cette citation extraite du Faust de Goethe : « Alors l’esprit ne regarde ni en avant ni en arrière. Le présent seul est notre bonheur. », une conversation s’est entamée avec une lectrice assidue qui affirme que l’on ne peut penser ainsi quand on considère ses enfants.
Or, après avoir rédigé l’explication de mon point de vue, j’ai eu envie de le partager avec un plus grand nombre. D’où ce post.
Notez que ce n’est pas un jugement mais une constatation.
‘En murissant, j’ai justement compris, à propos de la génération suivante, que par habitude l’humain moderne se projette beaucoup dans l’avenir : le prêt, la maison, l’éducation des enfants, le financement de leurs études, l’évolution de carrière, etc, etc … Une question d’argent quoi ! Et c’est compréhensible.
Mais toutes les assurances, toutes les sécurités, toutes les prévoyances, nous bétonnent à un quotidien qui n’a souvent plus de sens et nous ôte naturellement toute liberté d’action.
La preuve en est que beaucoup de parents travaillent démesurément pour assurer un certain train de vie et bien sûr l’avenir. De ce fait, ils oublient de vivre simplement le présent avec leurs enfants, se disant que tant qu’ils sont jeunes, il n’y a pas de problème, ils verront bien quand les enfants seront adolescents. 1h le matin et 1h le soir, est-ce suffisant pour transmettre les valeurs qui feront d’eux des hommes et des femmes ‘biens et libres’ ?
A mon sens, l’adolescent puis l’adulte se préparent dans l’enfance. C’est justement à cette période que se construit (voire se module) la personnalité, que s’instaure la complicité et la confiance en ‘ses vieux’, mais aussi où se fonde le choix de son avenir (si les parents se sont donnés la peine d’aider l’enfant à découvrir plus profondément ses passions).
Pourquoi tant d’enfants sont-ils désabusés, sans rêve d’avenir ? Beaucoup d’entre eux ne savent pas ce qu’ils veulent faire dans la vie. Si jeunes, ils s’auto-censurent, à l’image de leurs parents bien formatés.
De nos jours, on achète un jouet à son enfant en rentrant le soir pour se faire pardonner ses absences ou pour avoir la paix en faisant les courses. Les parents oublient de transmettre les valeurs les plus simples parce qu’ils n’en ont plus le temps. L’erreur capitale est de compter sur l’école pour s’en charger. Or cette dernière n’éduque pas, elle tente d’enseigner et encore … vus ses moyens !
En ce qui nous concerne, nous ne sommes pas inconscients, cela ne nous empêche pas de faire des choix pour l’avenir, comme par exemple l’école Montessori.
« N’élevons pas nos enfants pour le monde d’aujourd’hui. Ce monde n’existera plus lorsqu’ils seront grands. Et rien ne nous permet de savoir quel monde sera le leur : alors, apprenons-leur à s’adapter. »
Maria Montessori, Pédagogie Scientifique, Tome 1 (1958)
Ce n’est pas la peur du lendemain qui nous pousse, comme beaucoup de gens. Ce sont les besoins de l’enfant au quotidien, son équilibre, ses questions et nos propres rêves qui nous font agir pour l’avenir, mais dans le présent ! 😉 C’est au présent que je tente de construire l’avenir … Rendez-vous dans 30 ans.
Le passé et l’avenir n’existent pas, seul l’instant existe.
Or, le présent est de plus en plus négligé dans notre société. Jusqu’à ce que se profile une maladie grave qui nous mette face au spectre de la mort. Là et seulement là, la prise de conscience s’opère et l’individu change l’ordre de ses priorités, pour revenir à la pleine conscience de vivre.
Pourquoi faut-il attendre un accident de la vie pour se rapprocher de l’essence du bonheur ?
Je persiste et signe :
Il n’y a que le présent qui compte, et pour soi et pour ses enfants.
Parenthèse : Par contre si nous avions des dirigeants d’envergure, eux se projetteraient dans l’avenir pour mettre en place les projets nécessaires à la bonne marche des générations futures. Voilà des années que nos dirigeants pensent à trop court terme pour pouvoir envisager une réelle prospérité dans l’avenir, autant en terme d’économie, que d’enseignement, que de santé, que …
Se pose-t-on la question du type de citoyen que nous voulons voir peupler la France, l’Europe, la Terre dans une à deux générations ?
Et je ne parle pas d’uniformisation, bien au contraire …’
« On ne se baigne jamais dans les mêmes eaux d’un fleuve ». N’est-ce pas? Tout change tout bouge, et nous avec.