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Cap Vert, L’archipel hors du temps

Alors que le jour se réveille et que la lune triste s’éclipse
Les étoiles au firmament pleurent des larmes de grogue.
La lumière illumine cette statue, femme et enfant saluant l’émigré,
comme la nuit assombrit mon errance nocturne.
La nuit fut longue, la dispidida est jouée,
mon cabotage insulaire tire sa révérence, je dois m’en aller.
Déchirements.
Le cœur vide, le cœur lourd, j’enfile un grogue comme un pantalon,
un autre comme une chemise.
La Sôdade s’empare de moi, les larmes mouillent mon corps
les îles tourbillonnent dans ma tête,
me voilà marin perdu dans les eaux atlantiques.
Les rivages du rhum s’éclairent à moi, délaissant le salé pour le terrestre.
A genoux sur le sable, amarré au résistant dragueiro,
je me promets de refouler à nouveau cette terre, malgré la distance.
Je sais que je reviendrai sur cet archipel hors du temps,
mais je sais surtout que le Cap Vert est en moi, pour l’éternité.

Cap Vert, L’archipel hors du temps
Jean-Marc Cotta

Published inCap VertPoèmeVoyages

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