GC : – Le risque choisi consiste à se mettre mentalement l’épée derrière les reins et à s’obliger à être en état d’exception. (…)
PF : – (…) ce qui transparait dans le goût du risque, ce qui en forme le soubassement, c’est le mépris du confort et de la sécurité. (…)
GC : – On dit souvent que ce qui définit l’espèce humaine, c’est la sexualité, le goût du pouvoir ou le désir d’être fortuné. Je crois que c’est avant tout, et, depuis l’aube des temps, le besoin éperdu de sécurité. Et, justement, l’esprit d’aventure c’est consentir à restreindre ce besoin, c’est à dire à se contenter du minimum. Beaucoup plus que l’action d’éclat, ce qu’on appelle l’héroïsme, c’est pour moi, la capacité d’endurer l’insécurité sur le long terme. (…)
PF : – L’aptitude au risque implique aussi une conception différente de la mort et de son importance, une conception autre du destin. C’est pourquoi cette aptitude est très souvent associée à un dédain de la souffrance, qu’il s’agisse de la sienne ou de celle des autres, d’ailleurs …
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