Quel contexte plus propice à la lecture de La Dernière Manche qu’un voilier à la gite faisant route au large de Solenzara.
Le lecteur se fait emporté par la lancha à la rencontre de 3 hommes imparfaits … comme tant d’autres.
Alors que tout les oppose, ces gars là dépeignent la naissance d’une amitié sans borne, de celles qui sont « à la vie, à la mort » parce qu’elles grandissent dans les coups durs et courent vers la même cause.
Ce conte philosophique, sous les traits d’un roman d’aventure, réédité 11 ans après sa parution sous le titre Tout l’or du fleuve, aborde le repentir par le dépassement de soi et l’action désintéressée au delà de toute individualité.
Sur fond d’Amazonie, dont Patrice Franceschi connaît si bien la moiteur et l’inextricable végétation, les hommes se confrontent à l’adversité et finissent par se découvrir à eux-mêmes.
Mais ce qui résonne tout au long des pages est immanquablement … un voyage vers l’inconnu, l’éloge d’une Liberté choisie, l’affranchissement de la folie des hommes, la prise en main de sa destinée, symboliquement représentée par l’écoulement d’un fleuve hostile et imprévisible.
Ce qui rend cette parabole touchante est probablement la réalité des hommes et des balles, au beau milieu d’une intrigue étonnante et sans répit.
Pas de manichéisme quand l’auteur met dans la bouche de ses personnages les plus antipathiques quelques vérités frappantes.
Le genre de bouquin qui amorce une réflexion de fond.
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