Réfugiée dans l’antre bâbord, le ronronnement du moteur enveloppe mon esprit de quiétude, dans une solitude toute relative.
A cet instant qui peut penser qu’un autre voyage débute sous le séant des voileux sur le pont ; un voyage intimiste, encore maladroit, tentant une exploration passionnante.
Guidée par la voix chaude, au grain familier et au timbre coloré, la méditation apaise le bouillonnement de mon cerveau, à la seule condition de se plier à un exercice de tous les instants – exclure toute pensée parasite.
Pas toujours simple de se laisser porter par le présent.
Bercée par le roulis, un sentiment fou de protection se diffuse au cœur de cette matrice de fibre de verre et de résine. Malgré la mince épaisseur du composite séparant la cabine de l’écoulement de l’eau méditerranéenne, le milieu se dissipe.
Juin 2010
Quand la voix bienveillante me re-dépose sur ma couchette, calée contre la paroi tribord par la gite, la mécanique s’est tue et le tangage s’est installé.
Le Dufour 405 fait route toutes voiles dehors.
Il est temps de se frotter aux éléments.

Be First to Comment