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Inner thoughts

La rentrée, la rentrée, tout le monde n’a que ce mot à la bouche … mais moi cette année, je m’en fous comme de mon premier crayon de papier.

Bien sûr, il y aura aujourd’hui (oui, encore pas couchée à 3h du mat) l’habituel adieu durant 2 secondes 10 » « Bisous Maman, j’y vais ! » de Ginkgo (9 ans et 7 mois) tellement impatient de débuter son année de CM1 et peut-être un langoureux câlin de Petit Biloba (tout juste 4 ans) en terrain connu cette année.

Mais, finalement rien ne change avec cette rentrée.

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Le Phare (notre antre en pleine ville) n’a pas bougé ; toujours habité par l’esprit frappeur, car empli d’objets aussi inutiles qu’encombrants dont j’ai un mal fou à me débarrasser, pour maintes sombres raisons :

Le petit dernier jure sur l’éternel qu’il joue encore avec. Je n’ai pas envie de recevoir des acheteurs inconnus au téléphone et chez moi. Faire 53 annonces sur ‘le bon coin’ me saoule grave. Donner ou vendre ? Quel biais de don est le plus adapté ? Quel prix ? Ou stocker en attendant ? Et pourtant je relirai bien un jour ce livre non ouvert depuis 10 ans. etc.

Le retour des plages atlantiques de mon enfance m’a fait réalisé que Lyon m’ennuie beaucoup et depuis un moment. Je n’ai personnellement plus grand chose à y faire.

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Non que j’y sois oisive -loin de là- vu que même sans troquer mon temps contre salaire, je suis déjà par mont et par vaux.

Même éclairée par quelques délicieuses activités, la stimulation mentale voire émotionnelle nécessaire à la survie de mon émerveillement, enthousiasme, épanouissement manque cruellement.

Bien sûr expos, musées et autres concerts pullulent dans la capitale des Gaules … mais cela m’indiffère.

La beauté de la nature manque notablement à mon quotidien.

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Sur ce point Petit Biloba me rejoint avec son énorme nécessité de se défouler physiquement, librement, dégagé de ce virtuel fil à la patte l’entravant dès qu’il approche d’une rue à traverser.

Certes, les parcs foisonnent à Lyon mais la beauté convenue, façonnée, que l’on n’atteint qu’après 5 min de voiture ne m’émeut plus beaucoup.

Cette ville a cependant le double avantage de m’offrir une vie sans mauvaise surprise et de fournir à nos enfants une base sécurisante et nourrissière par le truchement de leur école Montessori … à prix abordable (quoique même non-imposable, ça picote).

Montessori – Fondement de notre installation ici qui, depuis 5 ans, respecte sa part du marché.

Mais du coup, l’esprit voyageur me prend aux tripes, l’envie professionnelle devient pressente, l’ébullition mentale cristallise un manque, l’engagement ne quitte plus mes songes.

A moins que ce ne soit que le ‘Cap des 40 ans’ !!

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Ainsi porteuse de quelques projets fous qui n’attendent qu’une pincée de fantaisie pour se concrétiser -même seule si la famille ne décide pas de prendre le minimal risque de sortir de son train-train je referme la longue ‘Parenthèse Bébé’ de ma trentaine pour reprendre le fil de mes aspirations.

Il ne manque qu’un peu de discipline personnelle pour amorcer la pompe et me mettre physiquement en phase avec mes inner thoughts.

Les derniers gardiens de Phare de France n’ont aucune idée de l’influence de leur rencontre -et du sublime Cordouan sur le cours de ma vie.

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Au passage, le stéréotype du ‘Gardien de Phare’
s’est particulièrement bien renouvelé …

Crédit Photos : Le photographe est Thomas Dalisson (Gardien saisonnier & Explorateur de la pâte fourrée chez RavioliRoad) ayant pour ambition à travers le projet RavioliRoad de traquer « le raviolo originel sur son territoire, pour observer chaque spécialité au cours de voyages d’étude. »

Instagram Ravioli.Road
Facebook Thomas Dalisson
Site RavioliRoad

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www.phare-de-cordouan.fr/

Histoire interactive en 3D du Phare de Cordouan

 Association pour la sauvegarde du Phare de Cordouan

Published inAu fil des jours...DeveloppementEcoleEtat d'AmeFranceProjet : Slow Travel en FamilleSe DefinirSimplicité Volontaire & Sobriété HeureuseVoyages

One Comment

  1. Et ce matin sur la page du Phare , un article de SudOuest du 13 août 2016 (qui tombe à pic) dans l’intimité des gardiens du Phare de Cordouan.

    C’est simple … je suis amoureuse !

    http://www.sudouest.fr/2016/08/13/de-l-aube-a-la-nuit-a-cordouan-2450185-4995.php

    DE L’AUBE À LA NUIT À CORDOUAN
    PAR JEAN-LUC ELUARD (TEXTES) ET QUENTIN SALINIER (PHOTOS)

    Cordouan est le dernier phare de France à héberger des gardiens. Une vie à part dans un joyau architectural, entre les visites touristiques et l’entretien du bâtiment. Plongée dans un univers qui continue de fasciner

    Midi. Le soleil peine à percer la mauvaise humeur d’un mois de mai capricieux. Le dernier touriste s’éloigne sur le chemin dallé de 280 mètres qui conduit au phare. Après la cohue, les questions, les étonnements, les bruyants émerveillements, un calme étonnant s’abat sur Cordouan où, seuls, demeurent les deux gardiens. Jusqu’à la visite du lendemain puisque le monument ne se découvre qu’à marée basse.

    Benoît sourit, se roule une clope, et finit par souffler. « Ahhh, c’est le meilleur moment de la journée ». Le verbe brut, la parole directe, il s’amuse de cette liberté de ton que lui confère son statut de gardien de phare même si « en fait, j’aime bien quand il y a des touristes. Mais quand il y en a trop, tu deviens une machine à raconter. Quand c’est un petit groupe, que les gens ont le temps, tu peux vraiment discuter avec eux et là, c’est sympa. » Lui était électricien avant de débarquer ici il y a quatre ans : « Je ne vais pas dire que c’est un rêve d’enfant. Mais je suis oléronais-breton, sans jamais avoir vécu à plus de 200 mètres de la mer. Avant, j’avais passé un été sur le phare de la Coubre. Ça m’a plu. » Mais lorsqu’il a été embauché ici, qu’il a pu se dire « en fait, t’as ton île à toi », ça a été le début d’une nouvelle histoire : « Je le disais à tout le monde, même aux gens que je ne connaissais pas. »

    Du duo de gardiens qui est en place pour ce long week-end de l’Ascension, le taiseux est celui qui parle le plus. Pierre est volubile avec les visiteurs, plus discret lorsqu’ils sont partis. Le tourisme, c’est son métier, il est guide depuis une dizaine d’années et c’est pour cela qu’il a été recruté, pour les six mois que dure la saison des visites : « J’ai vu une annonce pour faire gardien de phare. Je pensais que ça n’existait plus. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre mais avant de répondre à l’annonce, j’avais envie de travailler dans une île. » Ici, il adapte sa pratique à un monument à part : « C’est magique de résider ici. En plus de faire découvrir le phare, c’est comme si je présentais l’endroit où j’habite. Les gens viennent voir le bâtiment mais aussi les gens qui y vivent. La moitié des questions porte sur nous. »

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    Les gardiens résident sur le phare par périodes de 15 jours.

    Le vent dissipe quelques nuages, la marée recouvre l’îlot rocheux de Cordouan, les premières vagues lèchent la base du phare. Commence alors le temps long où s’abat sur le monument une douce torpeur, où les minutes s’égrènent dans le désordre de l’absence de contraintes. Le temps prend une autre nature, devient une pâte molle que l’on peut à loisir étirer ou rassembler dans des heures de bricolage : « Je n’ai quasiment jamais connu une semaine où quelque chose ne tombait pas en panne. »

    C’est l’hiver, lorsque les intempéries provoquent plus de casse, que les paquets d’eau passent par dessus la couronne du rez-de-chaussée, que Benoît prend le temps de bichonner son phare.

    Benoît est le bricoleur, celui qui a été recruté pour sa capacité à pouvoir s’occuper du phare, à remettre en état la multiplicité des petites choses qui lâchent. On est en mer, le matériel est mis à rude épreuve : « C’est des petits trucs de la vie. Des moteurs qui cassent, des vitres, des tuyaux… Bon, là, faut aller réparer les chiottes. » Elles ont lâché à la visite du matin. Il faut dire que leur approvisionnement est particulier : deux citernes de 12 m3, dans la cave du bâtiment, recueillent les eaux qui ruissellent sur les murs de la tour. Elles décantent dans les réservoirs et l’eau qui déborde, presque potable, est acheminée par des tuyaux pour l’eau courante. Le système date de la construction du phare et il fonctionne encore.

    C’est l’hiver, lorsque les intempéries provoquent plus de casse, que les paquets d’eau passent par dessus la couronne du rez-de-chaussée, que Benoît prend le temps de bichonner « son » phare. Même s’il parle de son travail avec la désinvolture de ceux qui ont pris l’habitude d’être questionné sur l’exceptionnel de leur métier, il commence à être gagné par la maladie du phare, cette passion sourde qui ronge ceux qui l’ont habité. « Bien sûr que je l’aime, ce phare. Sinon, je ne serais pas là. » Et il a pour lui des attentions de midinette : on n’entre pas dans le bureau qui jouxte la cuisine sans avoir chaussé des patins. « C’est quand même un parquet Napoléon III ! J’ai bataillé tout l’hiver avec les ouvriers qui y entraient avec leurs chaussures de chantier. J’ai fini par leur dire que si je trouvais une trace de godasse sur le parquet, je foutais leurs pompes à la mer. »

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    « C’est quand même un parquet Napoléon III ! »

    Nouvel étirement du temps, l’après-midi est lénifiante, les toilettes sont en ordre. « Il n’y a pas dix mille choses à faire non plus. Des fois, tu es pris d’une envie de tout réparer d’un coup mais il faut se raisonner pour en garder pour le lendemain. »

    Benoît s’est mis à la sculpture : il a réalisé le cendrier qui orne l’entrée du fût et il récupère les pierres endommagées déposées par les maçons, les sculpte pour les offrir à ceux de ses amis pour qui une pierre du phare revêt une dimension particulière. « Ici, on a plus de temps libre qu’à terre. En fait, on a du temps libre sur notre temps libre » souligne Pierre qui, lui, a décidé qu’il devrait savoir jongler avec quatre massues avant la fin de l’été. Il veut aussi profiter de ces heures qui s’ébattent sans frein pour se mettre au dessin.

    Il faut savoir meubler le vide sans se dire que l’on fait ça pour passer le temps. Certains ne le supportent pas : « On a vu débarquer un jour un jeune qui est monté au phare plein d’enthousiasme. Et le premier soir, il était accoudé à la rambarde à regarder la terre. Il avait rencontré une fille quelques semaines auparavant. Il n’a tenu que trois jours. » La solitude est un animal retors qu’il faut apprivoiser : « Je ne me suis jamais senti enfermé. Peut-être un peu isolé parfois, quand il y a la brume. Le jour de mon arrivée, on ne voyait rien, j’ai débarqué sur un banc de sable sans rien distinguer autour, ça fait bizarre. »

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    Pierre n’a pas mis longtemps avant d’intégrer ce rythme et ces absences de contact avec l’extérieur même si le téléphone et Internet rendent les choses plus relatives. Benoît est plus radical encore : « La solitude, on l’a beaucoup moins que ce que je croyais. A la limite, je dirais même qu’on n’en a pas assez. » Pourtant, il fait partie de ceux qui sont là l’hiver aussi, lorsque les visites touristiques sont suspendues. Mais depuis des années, les ouvriers se succèdent sur l’énorme chantier de restauration qui doit durer jusqu’en 2021. Tailleurs de pierres, maçons, menuisiers, peintres… ils sont parfois jusqu’à 13 sur le phare et la notion d’isolement prend une autre dimension. On est plutôt dans la cohabitation et le week-end est le seul moment où les gardiens se retrouvent à deux : « C’est comme la vie de couple, il faut faire des concessions. Sauf qu’ici, entre le fût et la couronne, tu as 600 mètres carrés. Si on ne veut pas se voir de la journée, c’est tout à fait possible. »

    En fait, le plus difficile, c’est l’arrachement à la terre. Pour Benoît, c’est plus dur depuis quelques temps : « J’ai une fille depuis un an et demi… Alors je préfère les relèves qui commencent tôt. Le matin, je me lève, je prends mon café pendant que tout le monde dort et je file. C’est mieux. » Mais il ne se plaint pas pour autant : le rythme laisse du temps à terre puisque les gardiens alternent les phases de 15 jours en mer puis quinze jours à terre, suivie d’une semaine en mer et une semaine à terre : « En fait, tout cumulé, je vois plus ma fille que ma femme ne la voit. Quand tu penses aux mecs de la marine marchande ou aux routiers, tu te dis qu’il y a pire. »

    Et même s’il fait partie des 30 phares en mer sur les 150 que compte le pays, Cordouan a son échappatoire, sa bouée de sauvetage : à marée basse, il est au centre d’un îlot de pierres et de sable de près d’un kilomètre de diamètre qui offre à la réclusion volontaire une soupape de sécurité. L’hiver surtout, quand le rythme de la journée n’est plus rythmé par les visites, Benoît profite de toutes les marées basses pour s’évader et pour arpenter les terres émergées : « Je règle même mon réveil pour la marée de la nuit, pour aller sur l’îlot. Tu t’en fiches, de toute façon, tu fais ce qu’il y a à faire quand tu veux. » Le rythme est celui que l’on s’impose.

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    La fin de la journée approche et le temps n’est pas le seul à s’allonger. La lumière prend ses aises, elle aussi, transformant les nuages de l’horizon en bas cordons fuligineux qui pèsent sur la houle molle. C’est l’heure incertaine où les autres, ceux de la terre, rentrent chez eux. Mais ici, on reste, avec ce temps, avec cette lumière qui semble sans limites.

    L’absence de repères physiques et temporels envahit l’espace clos par la marée haute. Les pensées s’alanguissent jusqu’à ce que le vrombissement toussotant des groupes électrogènes brise la quiétude et vienne rappeler que l’on est d’abord ici dans un lieu utile. Bien sûr, les marins ont désormais le GPS pour se diriger mais les phares demeurent toujours des présences rassurantes, venant confirmer dans la réalité la virtualité de l’écran. Les nouveaux gardiens n’ont plus la responsabilité du faisceau, car « on est les gardiens du bâtiment mais plus ceux de la lumière ». En cas de problème, ils appellent le centre des Phares et balises au Verdon qui, avant de se déplacer, leur sert de « hotline » pour réparer ce qui peut l’être.

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    « On est les gardiens du bâtiment mais plus ceux de la lumière »

    Les six groupes électrogènes installés sur place chargent les batteries pour la lumière du phare et l’ensemble du matériel électroménager. Car, loin de l’image de l’ermite austère qui sied à cette vie en mer, le lieu est confortable : « C’est beaucoup moins spartiate que ce à quoi je m’attendais. Il y a de l’espace, Internet, le téléphone. Et même un lave-vaisselle alors que je n’en ai jamais eu chez moi. »

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    « C’est beaucoup moins spartiate que ce à quoi je m’attendais. Il y a de l’espace, Internet, le téléphone. Et même un lave-vaisselle alors que je n’en ai jamais eu chez moi. »

    Pierre a été surpris par cette relative profusion, tout comme Benoît l’avait été à son arrivée. Leurs chambres XIXème valent largement un hôtel. Lorsque les moteurs s’arrêtent, il ne reste plus que le bruit des vagues et, à l’horizon, les lumières du continent qui rappellent que l’agitation est loin.

    Mais le matin, avec la marée qui laisse de nouveau affleurer les restes de l’îlot, elle se rappelle au bon souvenir du palace des mers avec la longue file des visiteurs qui s’étire le long du chemin empierré et que l’on observe du haut des murs : « Il y a un côté château » rigole Benoît. Et l’on se prend à rêver de résister aux assaillants comme le phare résiste aux flots et au temps. Des envies de propriétaire. La porte en bois s’ouvre, les gardiens accueillent les nouveaux rêveurs d’aventures. Une nouvelle journée commence.

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    La porte en bois s’ouvre, les gardiens accueillent les nouveaux rêveurs d’aventures.

    Le plus ancien phare de France

    1611 : achèvement des deux premiers étages de la tour actuelle. Ce phare, voulu par Henri III et achevé sous Louis XIII, succède à une construction en bois construite en 1386 par les Anglais. Avant même, des ermites se succédaient pour entretenir un feu à cet endroit : l’îlot rocheux émergeait des eaux, même à marée haute. La tour royale, haute de 37 mètres est déjà considérée comme une merveille architecturale.

    1786-89 : Surélévation de 20 mètres au-dessus des deux premiers niveaux. Cordouan culmine désormais à 67 mètres. On accède à sa lumière par 301 marches.

    1862 : Il est classé monument historique, en même temps que Notre-Dame-de-Paris ou la tour Pey-Berland

    1948 : Sa lumière est électrifiée. Au cours du temps, on a d’abord utilisé un mélange de bois, poix et goudron, puis du blanc de baleine, du charbon, du gaz de pétrole… Aujourd’hui, son ampoule de 250 watts porte à 36 km.

    1926 : Construction d’une couronne de béton armé pour protéger la base du phare. Il est constamment entretenu depuis une campagne de 1854-55 qui pose la base des aménagements intérieurs pour les gardiens.

    2002 : Inscription sur la liste des bâtiments susceptibles d’être classés UNESCO. Le dossier est actuellement en cours.

    2012 : Automatisation du phare

    2013 : lancement de l’actuelle phase d’entretien qui s’achèvera en 2021. Pour 5,6 millions d’euros HT, tous les aspects du bâtiments sont réhabilités.

    Son ampoule de 250 Watts porte à 36 km

    RÉALISATION
    PUBLICATION

    Mag Sud Ouest

    MISE EN LIGNE

    Frédéric Sallet

    Sud-Ouest

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