Dans la classe de Ginkgo (9 ans et 9 mois), la fameuse dictée de CM1 est toujours assortie d’une image.
Les enseignants utilisent la dictée non seulement comme support d’apprentissage de l’orthographe, de la conjugaison et de la grammaire mais aussi comme fenêtre sur l’art (sous toutes ses formes) et l’architecture.
Je suis en complète admiration devant cette intelligente initiative qui rend la contrainte orthographique bien moins pesante. L’exercice fastidieux devient le point de départ d’échanges culturels et émotionnels et prétexte à parler du monde, de l’histoire, de la géographie, de l’histoire de l’art, de l’artisanat, de la peinture, de la photographie, etc.
La dictée du 22 septembre dernier :
« La liberté guidant le peuple
La liberté guidant le peuple est un imposant tableau d’Eugène Delacroix réalisé en 1830. Cette peinture représente le combat mené pendant une révolution importante : « Les trois glorieuses ». Ensemble, le peuple de Paris se rebelle contre le roi Charles X. «
1- Il y a d’abord le cheminement d’apprentissage du français.
Le lundi, le nouveau sujet porté par l’image est dicté à froid sur une feuille volante. Le brouillon des élèves est rendu aux enseignants qui soulignent les fautes dans le but que l’enfant recherche la bonne orthographe, le bon accord etc, par lui-même ou en groupe à l’aide des leçons, du matériel et des livres (Bescherel) de la classe.
Cela permet aux enfants de s’approprier les règles du français contextualisé plutôt que d’absorber une correction indigeste.
Le mardi, une correction générale est réalisée en groupe. L’enfant peut poser les questions générées pendant sa propre auto-correction. Il recopie alors la dictée au propre dans son cahier de travaux à la maison.
Du mardi au vendredi, les élèvent peuvent se pencher sur la dictée par eux-mêmes, pendant les périodes de travail individuel.
Le vendredi soir, les enfants rentrent chez eux avec cette dictée à travailler pour le jeudi suivant.
Au phare, Ginkgo s’y met tous les jours.
1er jour : il la recopie déjà 3 fois pour assoir ses mémoires motrice et visuelle.
Les deuxième, troisième et quatrième jours : elle est dictée, puis Ginkgo recopie 5 fois les mots auxquels il fait des fautes.
Le cinquième jour : c’est escalade !
Très rapidement, n’apparaissent que des erreurs minimes : des accents, l’écriture ou fautes d’inattention.
Le jeudi de la semaine suivante, l’enseignant dicte le texte que les enfants écrivent dans leur cahier de travail. C’est l’aboutissement après toutes les phases d’étude qui est pris en ‘compte’ par les enseignants !
Mais attention, pas de note … nul besoin. Ce qui compte c’est d’apprendre.
Imaginez combien les enfants sont fières d’avoir de beaux résultats à cette étape finale, grâce au travail journalier.
2- Les œuvres d’art ou d’architecture.
Ce qui est particulièrement avisé, c’est que la dictée décrit une œuvre d’art ou une architecture associée au texte grâce à une image.
Quelques autres exemples ?
Le pont du Gard est un aqueduc romain à trois étages, construit au-dessus d’une rivière. Les Romains adoraient l’eau. Les empereurs montraient leur pouvoir en la faisant venir de loin.
L’information scolaire
L’information scolaire est une photographie prise par Robert Doisneau en 1956 dans une école parisienne. On y voit plusieurs écoliers dans leur classe d’autrefois. L’enfant au premier plan lève les yeux au plafond et semble réfléchir à la solution d’un exercice.
La façade de Notre-Dame de Paris donne un aperçu de l’art gothique. Les trois grands portails sont entièrement décorés de statues qui racontent la Bible. De cette façon, ceux qui ne savaient pas lire pouvaient mieux comprendre la vie des Saints.
On raconte que quatre adolescents étaient sur les traces de leur chien Robot. Soudain, l’animal a pénétré dans un trou et les enfants curieux ont cherché à le suivre. Le passage emprunté par Robot menait à une grotte. Dedans, ils ont vu des fresques impressionnantes sur les murs. Cette découverte est donc le fruit du hasard !
La Dame de Brassempouy est l’une des plus anciennes représentation de visage humain. L’artiste a réussi à exprimer la beauté d’hier en sculptant pourtant un morceau d’ivoire de quelques centimètres. Cette femme de jadis et son histoire sont pour nous un grand mystère.
Cette peinture représente la construction de la tour de Babel. Le peintre s’inspire d’un passage de la Bible qui raconte comment les hommes ont voulu construire une tour assez haute pour atteindre les cieux. Tous les hommes parlaient alors la même langue. Ce qui facilitait les travaux.
J’aurais adoré profiter de la pédagogie de enseignants de Ginkgo …
Le seul zéro de ma carrière d’écolière, je l’ai eu en dictée.
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