Little Big Brother allait suffisamment mieux pour décliner le rendez-vous pris pour visiter un Groupe d’Entraide Mutuelle. Vaniteuse comme je le suis parfois, j’eus du mal à accepter qu’il me fasse perdre mon temps alors que la fatigue s’accumulait de plus en plus durant ce séjour en Steppe.
N’a-t-il pas encore compris que ce n’est pas pour moi que je lui propose tout cela ?
Comment a-t-on le culot de refuser une contrainte quand quelqu’un se démène pour vous ? me demandais-je alors que trop polie, je m’inflige souvent des impératifs pour ne pas froisser mon prochain.
Très frustrée par cette impolitesse, je commençais donc à rédiger un courrier pour river le pion de cet indélicat.
Je griffonnais plusieurs demi-pages afin de réagencer ma pensée telle qu’elle soit le plus clair possible. Le temps pris à copier et recopier les paragraphes dans des ordres différents apaisa ma colère, si bien que le style s’allégea peu à peu pour n’exprimer que la frustration d’une situation qui n’en est qu’aux prémisses des solutions.
En y appliquant le point final, j’étais bien décidée à déposer moi-même la lettre dans la boite et de la doubler par un email identique.
Cependant écrire dilua tellement mon énervement que quelques heures plus tard, je ne voyais plus l’utilité de mettre le nez de Little Big Brother dans son caca. Dans l’état actuel de la situation, cela ne ferait que de braquer Monsieur, alors que la bonne volonté est le seul ingrédient qui puisse le sortir de ce marasme.
Le voilà, à nouveau, sur des rails.
Je rangeais donc mon amour propre dans une pochette cartonnée verte et préparais mon retour au Phare. Retrouver la lumière des grandes baies vitrées devrait me rendre tout mon optimisme et mon égoïsme.
Pourtant, le séjour dans ma steppe natale m’étonna positivement. Depuis bien longtemps, j’y limitais les séjours à 3 ou 4 jours pour passer au travers des règles et de l’humeur de la maisonnée de mon enfance. Même si je les aime tant !
Tout au contraire, le temps passé me sembla doux. Ecoutée, bouchonnée et nourrie, je n’eus qu’à observer les règles qui s’imposaient à mes enfants …
… pour tenter de les rendre trop polis !
Tu sais bien que c’est normal, puisque c’est la définition même de la famille et ce n’est pas enfant ou adolescent que l’on remarque ces analogies.
C’est étrange la famille puisqu’on y voit en vieillissant toujours un peu de soi-même.
la colère était compréhensible , mais ce que tu as fait au final est bien mieux………..tu auras fait tout ce que tu pouvais faire, et tu n’auras surtout rien à te reprocher.
Et puis, à lire les dernières lignes, ce séjour n’aura pas été pour toi que contraintes , et les enfants, ils sont très malins et savent très bien et très vite s’adapter aux règles de vie……..