Après 11 ans d’expérience et 2 gamins, il me semble que la clef de la parentalité réside dans la compréhension d’un concept simple :
Tout ce qui nous énerve, nous fait flamber de colère, nous désespère est bien plus lié à ce qui se rejoue en nous de notre propre histoire plutôt qu’à la relation que nous développons avec notre enfant.
Le problème ce n’est bien souvent pas l’enfant mais l’intention que nous prêtons à l’enfant.
Quand les enfants sont plus grands, nous portons, en plus de cela, le poids des maladresses des années écoulées. (C’est encore un autre sujet)
Après avoir subi une période tendue, exigeante, d’opposition presque systématique avec Petit Biloba (5 ans et 6 mois), il m’aura suffit d’une soirée pour décider de ne plus prendre aucun de ses comportements de façon personnelle.
J’ai aussi trouvé à m’apaiser en amont. DECIDER
C’est pourquoi, il est précieux pour nous adulte de prendre un peu de temps pour nous mettre au clair avec nos propres émotions plutôt que de les fourrer au fond de notre poche comme nous avons appris à le faire depuis notre enfance.
Si on ne s’occupe pas des émotions, ce sont les émotions qui s’occupent de nous.
Du coup, moins touchée, je suis alors amène de ne pas surréagir.
Ce qui me permet d’être plus à l’écoute du/des besoin(s) sous-jacent(s) qui conduit(sent) Petit Biloba à avoir des comportements interpersonnels mal adaptés.
Décortiquer ses réactions et leur source amènent à l’enseignement du comportement adéquat plutôt qu’à la gueulante.
Cela demande plus d’efforts sur le coup mais le bénéfice est visible rapidement et vraiment ‘constructif’ sur le long terme.
Pffff … comme d’habitude en 24h, comme par magie, toute l’opposition s’est dégonflée.
L’enfant redevient coopérant, communicant, prêt à faire des efforts par lui-même et pour lui-même.
Sortir notre tête du guidon quotidien apporte un vrai bénéfice pour redistribuer les cartes chaque fois que l’ambiance familiale dérape.
Ginkgo (11 ans et 6 jours), lui, est un vrai caméléon à la limite de la sur-adaptation.
Au lieu d’exercer l’œil de lynx pour déceler ses malaises et l’accompagner, je m’efforce maintenant de fermer ma grande bouche. Et ce n’est pas toujours aisé …
Point de conseils non sollicités mais une réelle écoute active où je rebondis sur ses propos pour mieux les comprendre et le pousser à approfondir sa réflexion.
De ce fait, il trouve sur le coup ou ensuite les solutions à ses problèmes par lui-même.
La relation en est incroyablement enrichie.
A se sentir estimé, il partage beaucoup plus de sa vie. Il est plus enjoué et même plus proche.
L’objectif est de lui offrir une pratique réflexive qui lui permette d’engranger de l’expérience à prendre ses décisions par lui-même.
Il me semble que leur avenir a bien plus besoin de conscience de soi et de responsabilisation plutôt que d’obéissance assujettissante.
C’est un joli pari … qui n’a rien à voir avec le concept d »enfant roi’.
Au plaisir de vous lire.
Je n’aime pas l’utilisation du mot ‘trucs’ car ce ne sont pas des recettes miracles.
Cet article de Papa Positive résume plutôt bien la posture des parents souhaitant que leurs enfants deviennent ceux qu’ils sont :
http://papapositive.fr/9-trucs-bienveillants-facilitent-parentalite/
9 « trucs » bienveillants qui facilitent la parentalité
Vous aimez les listes ? Moi aussi ! J’adore les synthèses car elles permettent de comprendre et d’agir plus vite. Dans cette idée, voici 9 trucs qui m’aident au quotidien dans l’éducation bienveillante.
Je me suis efforcé de faire des sortes de formules faciles à mémoriser. Bonne lecture. ?
S’assurer d’avoir l’attention au lieu de crier : Pour avoir l’attention de l’enfant, il suffit de se baisser à son niveau, de lui toucher doucement le bras et de s’exprimer avec calme (et avec le sourire, c’est encore mieux). Et cela fonctionne car CRIS=PEUR=BLOCAGE DES CAPACITÉS D’APPRENTISSAGE. Alors que les émotions agréables donnent des super-pouvoirs !
Ecouter avant d’être écouté : Un enfant sous le coup d’une grosse émotion ne peut pas écouter et comprendre. Son cerveau n’est pas opérationnel. Alors, il est essentiel de commencer par l’aider à verbaliser ce qu’il ressent. « Quelle émotion ressens-tu ? Quelle est son intensité ? Où est ton niveau de stress ? À quel endroit de ton corps le ressens-tu ? Serais-tu d’accord pour me raconter cette expérience ? » Une fois que des mots ont été posés, l’amygdale dans le cerveau de l’enfant arrête de sonner et les capacités de connexion et d’apprentissage sont de retour.
Se rapprocher au lieu de reprocher : Les reproches sont souvent des réactions de défense de l’adulte qui se sent visé et agressé dans une situation quelconque. Malheureusement, les reproches ne sont en aucun cas l’expression d’un besoin. Ils ont même tendance à faire monter l’hostilité, peu propice à la collaboration. Alors, mieux vaut remplacer un reproche par une demande. Cela nécessite de l’entrainement pour d’abord se recentrer (respirez en comptant jusqu’à 10 et en pensant à votre coeur/amour), mais les résultats sont rapides et ils contribuent à la satisfaction de tous.
Dire plutôt qu’interdire : Dire ce que l’on attend, c’est formuler une consigne claire à l’enfant et élaborer des règles en collaboration. Bien sûr, il est important de s’assurer de la compréhension du message. Pour cela, passez par les phases : Montrer-Faire ensemble-Laisser faire seul-Recommencer.
Décrire plutôt que juger : Les jugements, comme les reproches et critiques, n’apportent pas de solutions et n’apprennent pas à trouver des solutions. Alors que si nous décrivons un acte ou une situation et ses conséquences possibles, nous attirons le regard de l’enfant et lui permettons de chercher et de développer sa capacité de réflexion.
Jouer pour déjouer les blocages :
Le jeu est le langage préféré des enfants. On peut baser toute notre parentalité dessus.
Sauter comme un kangourou pour avancer, s’imaginer dans un vaisseau spatial, faire des devinettes, etc. Les jeux délient les langues, libèrent les tensions et renforcent les liens parent/enfant.
Remarquer les points positifs au lieu de critiquer : Pour renforcer positivement le comportement d’un enfant, remarquez ce qu’il réalise avec succès au lieu de lui mettre le nez sur ses erreurs (qui ne sont que des expériences après tout !). Par exemple, sur une page d’écriture, décrivez ce que vous voyez quand une lettre est tracée correctement et invitez ainsi l’enfant à imiter ce mode de fonctionnement qu’il a déjà en lui pour progressivement s’améliorer.
Peu ou pas de mots au lieu de longs discours : Sourire, montrer une chaussure qui traine, mettre la main sur le coeur en signe d’amour, …la communication non-verbale est essentielle puisqu’elle constitue 80% des messages que nous transmettons. La pratiquer avec les enfants permet d’établir des relations de complicité. De plus, recourir à des gestes évitent les débordements verbaux et le trop plein d’explication/justification.
Proposer des choix au lieu d’imposer : Pour guider un enfant et augmenter son engagement, inutile de lui ordonner de faire telle ou telle chose. Proposez-lui plutôt des choix limités : « Tu préfères enfiler ce pantalon vert ou ce jogging rouge ? » « On va à la voiture en sautillant comme des lapins ou en marchant comme des crabes ? » « Tu préfères te brosser les dents maintenant ou après avoir mis ton pyjama ? » Cette méthode apprend à l’enfant à prendre des décisions et à analyser leurs conséquences. Il gagne ainsi en autonomie.