Dans le décor noir de la salle du Radiant, une impatience mêlée de curiosité me prend au creux du thorax.
Quelques séquences du spectacle de Fabien Olicard me sont déjà familières pour les avoir vues de ci de là sur You Tube.
Et c’est d’ailleurs parce que je les ai vu que nous sommes là Ginkgo (11 ans et 9 mois). Quelle époque étrange …
Voilà déjà presque 3 ans que je suis au rendez-vous des vidéos de ce virtuose (#teammentalo) qui ‘a eu la chance de ne pas faire d’études’ bien qu’il en eu les incroyables facultés.
Il en a profité pour ne pas se disperser et approfondir les sujets qui le passionnaient vraiment. Il en a fait, from scratch, son métier : Mentaliste.
Emmener Ginkgo au spectacle ‘Singularité’, ce 13 octobre 2018 est comme un engagement.
Cet acte militant a deux objets : d’abord me rééduquer (non, on ne se construit pas une vie épanouissante essentiellement par les études) et ensuite instiller une graine de liberté dans le cerveau de mon fils, Ginkgo.
[ Parenthèse ]
Cette année, Ginkgo a quitté l’épanouissante pédagogie Montessori dont il a bénéficié tout le primaire pour entrer dans un collège, tout ce qu’il y a de plus standard.
Et pour la première fois depuis son entrée à l’école (8 ans), nous sentons cette pression sociétale de performance et d’obéissance aveugle qui pèsent sur nos très jeunes français.
Pour être honnête, efficients ingénieurs, ayant réussi le défi du caméléon pendant nos longues études et après, nous ‘Parents’ transmettons à notre fils de nombreuses astuces d’adaptation et d’organisation. Au fond, nous voulons simplement lui faire gagner un temps précieux qui limitera la propension de l’Education Nationale a le broyer.
Mais sans vraiment nous rendre compte que nous jouons le jeu de cette industrialisation éducative, arme massive d’une société normalisante.
Depuis la rentrée, le collège considère Ginkgo et ses pairs comme des êtres non finis, propriétés de leurs parents, leur niant une autonomie que l’éducation secondaire clame enseigner. Les collégiens sont infantilisés parce que le système leur refuse toute responsabilité.
Qui de l’oeuf ou de la poule ?
Pour exemple, la prof principale s’étonne que les enfants trimballent des sacs trop lourds. Mais elle ne s’interroge pas une seconde sur le lien qu’il peut exister avec le fait qu’elle leur ait expliqué qu’ils risquaient d’être collés pour les oublis de matériel et de livres en classe.
Ce fut un choc pour Ginkgo qui jusque là était considéré comme un être à part entière. Un être que les adultes référents du primaire encourageaient à se déployer alors que le collège croit encore que les enfants ont besoin d’être mâtés et remplis.
La République serait éclairée de s’interroger sur les citoyens français qu’elle souhaite faire émerger.
Vous l’aurez compris, je ne décolère pas depuis la rentrée, même si nous avons fait notre choix concerté (Ginkgo, Ange et Capsicum) en privilégiant le relationnel avec ses amis, la proximité géographique lui offrant confort d’esprit et autonomie logistique. C’est dans un environnement apaisant que Ginkgo s’est le mieux épanoui jusque là.
A défaut de pouvoir se payer un collège alternatif, qui aiderait les jeunes à devenir qui ils sont, je crois que quitte à subir cette politique éducative déplorable, Ginkgo aurait été bien mieux dans un collège qui fourniraient des profs plus investis et passionnés.
[ Fin parenthèse ]
‘Singularité’, le spectacle de Fabien Olicard était si passionnant et drôle que nous avons passé un moment formidable. Autant de maîtrise, d’aisance, de simplicité et d’à propos s’en dégageaient que de ses vidéos. Nous n’avons pas vu le temps passer à rire de l’agent secret Dominique-Raoul de Shangaï, pour exemple lyonnais.
Je voudrais juste que Fabien Olicard cesse de nous faire croire à la précarité des succès de ses numéros …
1h30 après la fin du spectacle, nous voilà devant Fabien Olicard.
L’homme est finalement une espèce proche de la notre, qui hier encore faisait des vidéos dans son bureau vitré et aujourd’hui passe des heures à signer des autographes et embrasser les groupies.
Il se produit quand même sur scène depuis près d’une dizaine d’années, bien avant You Tube !
Ce qui me touche quand je le prie de nous excuser de repousser si tard son dîner avec l’équipe, c’est cette sorte de gène pragmatique qu’il exprime face au fait que nous ayons attendu si longtemps.
Ne le connaissant que par la toile, c’est à la fois le bon pote sympathique et bosseur invétéré que l’on inviterait bien à la maison avec son équipe si le restau est fermé et l’admirable performer inaccessible d’intelligence et brillant de savoir faire.
Je suis touchée par les quelques compliments que Fabien Olicard offre à Ginkgo à propos du dessin le représentant, griffonné sur une table du Radiant en attendant de l’atteindre.
Bel exemple de comment mettre sa douance au service de ses rêves, alliant prise de risque et boulot acharné : vidéos, tournées, livres, jeux, memory box, etc
Je garde l’émotion ressentie lorsque qu’il présente Diablosaure et Garryzaure, poteaux de lycée avec qui il s’est payé l’Olympia à guichet fermé, il y a peu en autoproduction.

Et puis, sa façon d’inventer sa vie m’encourage à transformer en action, la pensée que ‘toute est possible’.
En attendant de le rencontrer à nouveau en personne, je m’en vais lire tout Paul Ekman et ce que je trouverai sur le réflexe idéo-moteur. 😉
Au fait depuis 12 jours et sans réactivation,
je n’ai toujours pas oublié les 17 premières décimales de Pi …
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